Valle Argentera (Alpe Gran Miol), Val Thuras, Lago Nero via Chabaud, Colle Bercia, Claviere

Ce parcours fait découvrir les vallons descendant de la crête frontière franco-italienne situés au sud de Cesana Torinese et Sestriere.

On remonte d’abord une des plus belles vallées de montagne du Piémont, la Valle Argentera. La piste débute au Ponte Terribile (ce qui n’annonce rien de bon !) où en saison estivale est perçu un péage de 5 euros. Quand nous le franchissons après la mi-septembre, le péage est désert !

La remontée de la vallée du Torrente Ripa se fait en rive gauche dans de beaux paysages dégagés avec de temps en temps quelques morceaux boisés. On aperçoit quelques hameaux, des granges isolés et des vaches en quantité dont certaines sur la piste. Cette première partie est facile à parcourir et le week-end, de nombreux camping-cars l’empruntent à une allure très réduite.

Parvenus à la côte 1920 m., on aborde la grimpette en forêt vers Pian della Milizia. Là, la circulation se fait rare surtout que la piste est moins roulante qu’il y a quelques années et, avec les averses tombées peu avant notre passage, certaines parties pentues sont légèrement boueuses.

Lorsque les arbres disparaissent, on débouche dans les grands espaces verdoyants de Pian della Milizia à 2100 mètres d’altitude. L’état de la piste fait que nous n’y trouvons qu’un seul véhicule alors qu’on est un samedi !

On franchit le torrent sur un pont ou par un gué au choix et la piste continue de s’élever vers Alpe Gran Miol avec sa ferme d’altitude. La piste, à ce niveau, n’a pas changé. Elle n’a jamais été très roulante mais elle ne pose aucun problème. La boue n’est présente que dans les 2 premières épingles. On atteint Alpe Gran Miol à 2410 mètres d’altitude où on ne verra personne mais un accueil canin de bien 8 chiens de taille et couleurs différentes !

Plus haut, la piste est interdite depuis longtemps. Difficile à parcourir, elle se finit au-dessus d’Alpe Gran Miol, à proximité d’un lagarot, à 2690 mètres d’altitude.

On redescend jusqu’à Pian delle Milizia pour faire un crochet jusqu’au refuge agritouristique d’Alpe Plane célèbre pour la qualité de sa nourriture ! La courte et étroite piste qui permet de redescendre rapidement au fond de la vallée n’étant pas autorisée (panneau mobile provisoire ?), on retourne sur nos pas, ce qui n’est pas très long au demeurant.

Redescendu au ponte Terribile, on se dirige vers Bousson pour prendre la route puis la piste qui remonte cette fois le Val Thuras. A partir du petit village de Thures, la piste se dirige vers Rhuilles en passant devant de charmants oratoires. Ce Rhuilles est un hameau de montagne aux constructions typiques qui mérite un petit arrêt.

Un peu plus haut dans la vallée, un arrêt s’impose au niveau des « Sorgenti dell’acqua rossa », les sources de l’eau rouge ! Le rouge dû à la présence de fer dans le sous-sol est extraordinaire. L’ancienne piste militaire (on reconnaît bien le pavage du sol qu’on retrouve dans nos pistes des Alpes-Maritimes proches de Casterino par exemple) remonte la vallée jusqu’au hameau ruiné de Thuras avec sa Cappella degli Alpini. Au pont suivant, à 1940 mètres d’altitude, un panneau interdit la circulation ! Ceci étant, nombreux sont ceux qui le zappent !

En poursuivant, la piste passe aux « Grange Thuras Superiori » voisines d’anciens bâtiments militaires. Avec un sol un peu plus caillouteux qu’avant le pont côté 1940 m, elle demeure sans grande difficulté (à l’exception de chutes de rochers qui demandent parfois une intervention) jusque vers 2200 m où se présente la traversée d’une série de torrents qui descendent rejoindre le Torrente Thuras en rive gauche. Là, le passage très chaotique n’est jamais absolument garanti mais la piste ayant une réelle utilité pour les bergers, il est toujours rétabli.

Passés les 2300 m, un court morceau de la piste militaire d’origine a pratiquement disparu sous les pierres mais un « contournement » par le bas permet de poursuivre. La piste au tracé de plus en plus chaotique, pierreux et difficile, se termine près d’une cabane de berger aux environs de 2550 m d’altitude. Avant l’interdiction, c’est dans ces parages qu’on arrivait à monter (en y mettant le temps !!) avant de faire demi-tour dans un paysage superbe. En fait, le tracé de l’ancienne piste militaire se poursuit encore un peu jusque vers les 2650 mètres d’altitude mais ce dernier morceau est quasiment impraticable aujourd'hui.

Pour notre part, nous redescendons près de Rhuilles où nous constatons avec plaisir que la piste militaire montant aux hameaux et à la caserne ruinés de Chabaud est autorisée ! Cette piste est nettement plus exigeante que celle de Val Thuras. De petits ressauts à 20% au moins couvert d’une fine couche de boue par endroits étant donné les averses récentes m’obligent à monter beaucoup plus vite que d’habitude pour éviter d’être planté dans les endroits les plus pentus.

Cette piste nous permet de déboucher sur la piste principale qui monte de Bousson au Lago Nero (très facile, celle-là) juste sous le lac. Ce Lago Nero avec ses 2 chapelles côte à côte offre toujours un paysage séduisant. Et là, mieux vaut éviter le dimanche où il y aura forcément du monde !

Du lac, on prend une bonne piste qui monte au refuge de Capanna Mautino et permet d'atteindre ensuite Colle Bercia à 2250 mètres. Comme il se fait tard, je descends au plus court par la piste qui dévale sous les remontées mécaniques de Cesana à la Baita et au lac Gimont pour descendre ensuite le vallon et retrouver la piste principale Sagna Longa – Claviere un peu avant Claviere. Cette descente est la plus courte mais la piste est ravinée et boueuse par endroits et, avec la Panda, vu la vitesse où on doit rouler, pas sûr qu’on ait gagné quelque chose !

On termine ce tracé à Claviere, à la frontière franco-italienne, à deux pas du Col de Montgenèvre.

Le niveau d’ensemble est « modéré » avec de longues parties « facile » mais quelques passages « difficile » en grande partie à cause des averses tombées récemment.