Montreuil-sur-Mer et ses Misérables - Val et Oli

Victor Hugo et la lettre qu'il adresse à son épouse (et ses commentaires sur Montreuil)

Victor Hugo et Montreuil-sur-mer, c’est l’histoire d’une brève rencontre aux bénéfices inattendus. En 1837, le plus célèbre écrivain français s’arrête brièvement à Montreuil. Un lieu dont il se souviendra des années plus tard, lors de l’écriture de son roman “Les Misérables”. Nous sommes le 4 septembre 1837. Victor Hugo est en voyage dans le nord de la France, en compagnie de sa maîtresse Juliette Drouet. Il quitte Étaples « de bon matin », décidé de venir déjeuner dans la Cité des remparts. Victor Hugo et Montreuil-sur-mer, c’est donc avant tout l’histoire d’une brève rencontre. De ce court passage demeure une lettre destinée à Adèle, l’épouse de l’écrivain. Ce dernier y évoque notamment son passage sur les remparts, et sa visite de l’abbatiale Saint-Saulve. Il livre également son ressenti sur la Cité des remparts. Lettre à Adèle : Voici l'extrait de la lettre que Victor Hugo adresse à Adèle, dans laquelle il fait état de son passage à Montreuil. " (...)Je suis parti d’Étaples de bon matin. Je voulais déjeuner à Montreuil-sur-mer. Montreuil-sur-mer serait mieux nommé Montreuil-sur-plaine. C’était autrefois une charmante ville. Ce n’est plus maintenant qu’une citadelle. Mais, des remparts, on a une vue admirable de coteaux et de prairies, car la ville est haut située. Et puis il reste encore sur la place deux vieilles églises qui ont un certain aspect. Mais il n’y faut pas entrer. J’ai trouvé pourtant, dans la plus grande, une piscine romane d’un beau goût. N’en juge pas d’après ce gribouillage. Je me suis promené sur les remparts. J’étais seul avec de vieux canons gisant à terre et un vieux prêtre assis à côté. Une figure vénérable que ce prêtre ! il avait l’œil fixé sur son livre, et moi, je regardais la campagne. Il lisait dans son bréviaire, et moi dans le mien. C’est que, vois-tu, mon Adèle, c’est un beau et glorieux livre que la nature. C’est le plus sublime des psaumes et des cantiques. Heureux qui l’écoute. J’espère que mes enfants le comprendront un jour et qu’ils jouiront religieusement de ces merveilles extérieures qui répondent à la merveille intérieure que Dieu a mise en nous, l’âme. Moi, je ne me lasse pas d’épeler ce grand et ineffable alphabet. Chaque jour il me semble que j’y découvre une lettre nouvelle. Une chose me frappait hier matin, tout en rêvant sur ces vieux boulevards de Montreuil-sur-mer. C’est la manière dont l’être se modifie et se transforme constamment, sans secousse, sans disparate, et comme il passe d’une région à l’autre avec calme et harmonie. Il change d’existence presque sans changer de forme. Le végétal devient animal sans qu’il y ait un seul anneau rompu dans la chaîne qui commence à la pierre, dont l’homme est le milieu mystérieux, et dont les derniers chaînons, invisibles et impalpables pour nous, remontent jusqu’à Dieu. Le brin d’herbe s’anime et s’enfuit, c’est un lézard ; le roseau vit et glisse à travers l’eau, c’est une anguille ; la branche brune et marbrée du lichen jaune se met à ramper dans les broussailles et devient couleuvre ; les graines de toutes couleurs, mets-leur des ailes, ce sont des mouches ; le pois et la noisette prennent des pattes, voilà des araignées ; le caillou informe et verdâtre, plombé sous le ventre, sort de la mare et se met à sauteler dans le sillon, c’est un crapaud ; la fleur s’envole et devient papillon. La nature entière est ainsi. Toute chose se reflète, en haut dans une plus parfaite, en bas dans une plus grossière, qui lui ressemblent. Et quel admirable rayonnement de tout vers le centre ! Comme les divers ordres d’êtres créés se superposent et dérivent logiquement l’un de l’autre ! Quel syllogisme que la création ! Où commencent la branche et la racine, l’arbre commence ; où commence la tête, l’animal commence ; où commence le visage, l’homme commence. Ainsi s’engendrent l’un de l’autre, dans une unité ravissante, les quatre grands faits qui saisissent le globe, la cristallisation, la végétation, la vie, la pensée. Dis-moi pourquoi je songeais à tout cela sous ces grands arbres de Montreuil. Je ne sais. Mais je cause avec toi, mon Adèle, comme si nous nous promenions bras dessus bras dessous le long du quai de l’Arsenal. En descendant du rempart, j’ai rencontré un petit enfant qui mordait dans une grosse pomme. — Qui t’a donné cette pomme ? lui ai-je dit. Il m’a répondu : — Je ne sais pas, c’est tombé de l’arbre, c’est le vent, c’est personne. — Je lui ai donné dix sous et je lui ai dit : — Mon enfant, quand ce n’est personne, c’est Dieu. J’aurais pu ajouter : — Et quand c’est quelqu’un, c’est Dieu encore. De Montreuil je suis allé à Crécy. Il m’a fallu faire trois bonnes lieues à pied. Les chemins sont impraticables. La loi sur les chemins vicinaux n’a encore rien caillouté par ici.(...)"

Passerelle

On ne la prend pas !

Chemin

Chemin

Vue sur rempart extérieur

La statue équestre de Douglas Haig

Rien à voir avec Victor Hugo, face au théâtre qui représente pour les Montreuillois l'entente cordiale franco-britannique, intéressons-nous ici à la statue du Maréchal Douglas Haig, commandant en chef des troupes britanniques basées à Montreuil pendant la Première Guerre mondiale. Cette statue donc, du français Paul Landowski, a été inaugurée en 1931, démontée puis fondue par les forces d'occupation allemande en 1940. Heureusement, une nouvelle épreuve fut tirée en 1950 à partir du moule que l'artiste avait conservé. Pour la petite histoire, Paul Landowski a, entres autres œuvres, participé à la réalisation du Christ rédempteur de Corcovado sur les hauteurs de Rio de Janeiro au Brésil.

Promenade des remparts

Elle fait le tour de la ville.

Rue Clape d'en Haut

Commentaires sur cette rue et la rue Clape d'en Bas sur la photo jointe.

Rue Clap d'en Bas

Saviez-vous que cette rue populaire, abritant des échoppes d'artisans, a bien failli disparaître ? Déjà amputée d'une partie de ses maisons typiques au profit de l'expansion d'hôtels particuliers au 18ème siècle, elle fut de nouveau menacée en 1965. Heureusement, un membre du conseil municipal averti et déterminé a permis d'éviter la destruction totale au profit de construction d'immeubles modernes. Aujourd'hui la petite rue a conservé une authenticité dont les Montreuillois sont fiers.

Chapelle orphelinat

Eglise Saint Saulve et Mairie

Les deux symboles du pouvoir à l'époque de Victor Hugo : l'église et la mairie, l'un à côté de l'autre, sur la place Gambetta Voir commentaire sur photo jointe.. Sauriez-vous dire quel film, lauréat de la palme d'or de Cannes en 1987, a été tourné en partie dans cette église ? En fait, cette année-là, le long métrage a raflé la majorité des récompenses à Cannes. Alors ... Des indices ... C'est un film dirigé par Maurice Pialat avec Gérard Depardieu et la star montante du cinéma français de l'époque Sandrine Bonnaire... Il est issu d'un roman éponyme de Georges Bernanos... Il s'agit de « Sous le soleil de Satan », réalisé en 1986 ! Pendant près de 6 mois les Montreuillois ont accueilli et cohabité avec l'équipe de tournage. Beaucoup d'habitants ont été émus et fiers de participer à cette aventure : la palme d'or est aussi un peu la leur.

Commerce Gavroche

De nombreux commerces portent le nom de personnages ou d'événements liés aux Misérables.

Le monument aux morts place Darnétal - Anecdote

Que pensez-vous des coïncidences ? 6ème sens ou pur hasard ? Cette histoire vous aidera peut-être à faire un choix... L'action se passe quelques années après la Première Guerre mondiale, une dame effectue des travaux dans une maison qu'elle vient de racheter à quelques mètres de la place Darnétal. Elle fait alors la découverte d’un journal intime d'un jeune adolescent qui se demandait à quoi ressemblerait sa vie dans quelques années plus. Se marierait-il ? Aurait-il des enfants ? ... La dame questionna alors les habitants du quartier afin de retrouver l'homme et lui rendre son carnet. Un de ses voisins lui appris qu'il n'était pas bien loin... En effet, son nom était inscrit sur le monument aux morts de la place Darnétal... Cette Pietà honore les Montreuillois qui ont donné leur vie pour leur patrie...

Relais du Roy

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Remparts du front Ouest

Voir commentaires sur la photo jointe. Ici et maintenant, il ne vous reste plus qu'à admirer cette « image d'Épinal » ... Les tours cylindriques d'époque médiévale, les murs dont les parements passent des pierres de grès aux briques rouges… La vue admirable dans un écrin de verdure... Dans une lettre à sa femme en 1837, Victor Hugo fit la description des lieux en ces termes : « Montreuil sur mer serait mieux nommée Montreuil sur plaine ; des remparts, on a une vue admirable des coteaux et de prairies, car la ville est haut située. »

Depuis cette tour, possibilité de descendre vers l'extérieur

La citadelle - Les misérables - Résumé

Voir photo jointe. C'est peut-être le moment de se remémorer l'oeuvre de Victor Hugo. En voici un bref résumé : Livre 1 : Fantine. Le forçat Jean Valjean, condamné au bagne pour avoir volé un pain, est accueilli par Monseigneur Myriel alors qu'aucune auberge ne veut de lui. Malgré l'hospitalité de Myriel, Jean Valjean s'enfuit avec 6 couverts en argent. Il est arrêté par les gendarmes qui le présente à Myriel. Ce dernier prétend les lui avoir donné, ce qui l'innocente. Jean Valjean a une prise de conscience et se jure de faire le bien toute sa vie. Les années passent. Jean Valjean est devenu maire de Montreuil et se fait appeler M. Madeleine. Il a créé des industries qui emploient des chômeurs. Fantine se rend à Montreuil après avoir laissé sa fille Cosette à la charge des Thénardier et travail dans les ateliers de Jean Valjean alias Madeleine. Elle a de quoi payer la pension de sa fille mais réalise que les Thénardier en qui elle avait confiance exploite Cosette. Fantine est renvoyée de son travail et se prostitue pour survivre. Elle est emprisonnée et Jean Valjean lui vient en aide, lui promettant de sauver Cosette. Mais Javert démasque Jean Valjean sous sa fausse identité et le jette en prison. Livre 2 : Cosette. Jean Valjean s'échappe, est rattrapé et condamné au bagne de Toulon pour le restant de ses jours. Il fait croire qu'il est mort et s'échappe. Il va a Montfermeil pour arracher Cosette aux Thénardier. Les deux misérables vivent un temps à Paris, plutôt heureux. Mais Javert reconnaît encore Jean Valjean et le pourchasse. Valjean et Cosette se réfugie dans un couvent : il y travaille comme aide-jardinier et elle suit l'éducation des religieuses. Livre 3 : Marius. Marius a 20 ans. Il a été éduqué par son grand-père qui ne voulait pas le laisser aux mains de son père. Marius apprend la mort de son père et s'intéresse à lui, ce qui lui vaut d'être expulsé de la maison par le grand-père. Au jardin du Luxembourg, Marius rencontre Cosette dont il tombe amoureux. Mais un jour elle ne vient plus au parc. Il n'entend parler d'elle que quand les Thénardier essaient de tuer Valjean dans un guet-apens. Marius prévient Javert qui réussir à arrêter les Thénardier mais pas Valjean. Livre 4 : L'idylle rue Plumet & l'épopée rue Saint-Denis. Eponine, la fille des Thénardier, dit à Marius où vivent Valjean et Cosette : rue Plumet. Marius demande l'autorisation d'épouser Cosette à son grand-père. Il refuse et Cosette déménage avec Valjean. Marius veut se donner la mort sur le champs de bataille. Il s'engage aux côtés des révolutionnaires, contre les forces républicaines. Au cours de la lutte, Javert est fait prisonnier par Gavroche (fils des Thénardier) et des révolutionnaires. Valjean apprend l'histoire de Marius et se rend sur les lieux de la lutte. Livre 5 : Jean Valjean. Gavroche meurt et Valjean sauve Marius. Il le ramène inconscient chez son grand-père. Valjean sauve aussi Javert qui manque de le faire prisonnier. Mais Valjean s'échappe à nouveau. Ne concevant qu'un bagnard puisse être bon, Javert se suicide. Marius se rétablit et se marie avec Cosette. Valjean révèle à Marius sa véritable identité. Marius éloigne Cosette de Valjean. Les deux amants demanderont pardon à Valjean sur son lit de mort. Valjean se réjouit de revoir sa fille adoptive, donne sa bénédiction et s'éteint.

Entrée vers la citadelle

Chemin

Chemin

Vue sur Porte de Boulogne

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Cavée Saint-Firmin

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Avenue 11 novembre

Au bas des remparts

Fin du parcours 'Montreuil-sur-Mer et les Misérables - Val et Oli'

mardi 10 août 2021 15:44 CEST
Altitude : 8 m