Etang de Cousseau entre Lacanau et Maubuisson

Réserve naturelle de l’étang de Cousseau

Cette réserve se trouve dans la forêt domaniale de Lacanau.

Tout d’abord, un petit mot sur la Réserve :

Classée depuis 1976, elle est l’illustration du paysage de landes humides typique des Landes de Gascogne (étangs, marais, dunes anciennes, forêts …) avant la plantation, au XIX siècle (et même bien avant pour les premières expérimentations), des pins maritimes, plantation qui a, radicalement, changé la physionomie de cette vaste région qui s’étend de la Pointe de Grave à la porte du Pays Basque.
Information sur le site : https://www.sepanso.org/nos-missions/la-reserve-naturelle-de-letang-de-cousseau/

La réserve abrite, d’octobre à février, des milliers de grues cendrées qui viennent y hiverner. La grue cendrée est un des plus grands oiseaux protégés d’Europe. Elle entame, en automne, une migration vers le soleil, Sud de l’Europe (dont le Sud-Ouest de la France) et Afrique du Nord, quittant le Nord de l’Europe qui est sa zone de reproduction.
Information : https://www.grueslandesdegascogne.com/?-Description-

Par ailleurs, une race de vaches d’origine très ancienne (vaches marines landaises), et réintroduite en 1990, pâture dans ces vastes espaces. Ces vaches marines landaises (vaches des marais) vivaient en liberté à l’état sauvage le long du littoral. Elles furent exterminées entre 1940 et 1950 en Gironde (Carcans, le Porge) et dans les Landes (Sanguinet, Biscarrosse). Le sauvetage de la race a été réalisé à partir d’un petit troupeau domestiqué issu de la population du nord des Landes découvert en 1987 (sources : http://www.racesaquitaine.fr/-La-Vache-Marine- )

La forêt est, principalement, constituée de pins maritimes d’origine et plantés, chênes verts, arbousiers, houx, chênes pédonculés, bouleaux ... Le sous-bois est abondant avec ajoncs, genêts, bruyères, fougères ...

Le marais est couvert, par endroits, de molinies, graminées vivaces, caractéristiques des paysages des landes humides. Elles se développent en vastes colonies.

Le sentier :

Promenade d’un peu plus de sept kilomètres sans difficulté particulière.
Petit parking, sur la route départementale D6E1 qui relie Lacanau Océan à Maubuisson, à l’entrée de l’accès à la réserve naturelle de Cousseau, au lieu-dit « Marmande ».
Pour les vélos, deux parcs à cycles sont à disposition aux entrées Lesperon et Règue Verte de la Réserve.

Plusieurs choix s’offrent à nous dès le parking afin de rejoindre la Réserve :
* soit prendre le magnifique ruban asphalté et totalement lisse de la piste cyclable
* soit cheminer sur le sentier de Saint Jacques de Compostelle (Voie de Soulac bien balisée dès le parking) qui « flirte » avec la voie moderne des cycles. C’est l’option que je choisis car je trouve plus agréable de marcher en forêt que sur une route.

En prime, cette seconde option nous réserve une belle surprise, surprise presque centenaire : le « sentier des gemmeurs ». Ces « sentiers des gemmeurs » sont ces pistes cyclables bétonnées et très étroites que l’on rencontre un peu partout dans nos Landes de Gascogne et que l’on attribue, à tort, à l’armée allemande.
Cette dernière a, effectivement, construit (ou fait construire, devrais-je écrire) dans notre région sablonneuse, un réseau non négligeable de pistes en béton d’une bonne largeur afin d’y faire circuler ses véhicules et motos qui devaient ravitailler les différents blockhaus et autres constructions situés en bordure de plage ou disséminés en forêt.

Ces « sentiers des gemmeurs ou de résiniers » existaient bien avant 1940 et permettaient à ces derniers de se rendre en forêt à vélo pour y exploiter la sève du pin ou résine. Le gemmage consiste à pratiquer une incision verticale dans l’écorce du pin maritime afin d’en récolter la gemme dans un pot de terre. Les résiniers de mon enfance entretenaient également le sous-bois. Ce sous-bois entretenu ralentissait la progression des incendies de forêts.

Des regrets quant à ces ancêtres de nos pistes cyclables : le peu d’entretien qui leur est accordé et, surtout, la liberté laissée aux engins 4x4 d’y circuler et de durablement endommager ces témoins du passé !