Deux Bras à Cayenne par les passerelles

Flore: Un air de Papyrus

De nombreuses espèces de plantes bordent la Rivière des Galets, comme cette plante proche du Papyrus. Elles confèrent au sentier une ambiance verdoyante.

Mais ne vous y trompez pas : la plupart des plantes rencontrées lors de cette randonnée sont exotiques et envahissantes. Elles ne sont effectivement pas présentes naturellement à La Réunion mais ont été introduites après la colonisation humaine.

Elles se sont ensuite naturalisées jusqu'à envahir les milieux naturels, ne permettant plus aux espèces indigènes de se développer normalement.

Étang, ravine et cascade: Barrage

L'île est le premier obstacle rencontré par les alizés venant de l’est. Ces masses d’air humides rencontrent les hauts sommets et provoquent des pluies dans l'est de l’île, qu’on appelle la « côte au vent », très arrosée.

La côte ouest quant à elle, aussi appelée « côte sous le vent », est plus sèche. Le développement de l’agriculture nécessite un apport d’eau depuis les bassins versants les plus humides.

Ce barrage est un des ouvrages visibles du transfert des eaux de l'île. Un réseau de tunnels traverse Mafate et ramène l'eau de la région est (humide) vers l'ouest (sèche).

Architecture: Tunnel

Ce tunnel est entretenu par l'Office national des Forêts pour permettre le contournement du barrage.

Géologie: Dykes

Un dyke est une ancienne injection de lave, montée verticalement à travers des roches plus tendres et dégagées par l’érosion. Selon les principes de la stratigraphie, son âge est donc toujours plus jeune que celui des roches qu'il traverse.

Environ un dyke sur deux est une cheminée volcanique qui relie une chambre magmatique à la surface. Nombre d'entre eux sont visibles dans les falaises de la route du littoral, des cirques et des grandes ravines.

Architecture: Passerelle des Lataniers

Certains îlets de Mafate sont plus isolés que d’autres. Cette récente passerelle (2012) permet aux habitants des îlets de Grand Place et de Cayenne de pouvoir sortir ou entrer dans le cirque en période de mauvais temps, quand la rivière est infranchissable.

En période cyclonique (de novembre à mars), de nombreux sentiers sont fermés. Le cirque peut alors être coupé du reste de l'île pendant près d'une semaine.

Histoire et culture: Îlet de Cayenne

L'îlet se développa à partir des années 1880 aux abords d’une source d’eau chaude, fondant les thermes de Mafate-les-Eaux.

Le terme malgache de « la cayenne » s'utilisait historiquement pour désigner un bâtiment de stockage d'outils. Cet îlet était nommé ainsi pour sa cayenne servant à la construction du chemin départemental 2, à la fin du 19e siècle, menant à Mafate-les-Eaux.

En 1912, un flan du Bronchard s'effondra sur la source, obstruant la Rivière des Galets et causant la montée progressive de l'eau.

Un deuxième effondrement en 1913 contraint à l’abandon de tout le village. Quelques bâtiments et pièces de charpentes ont pu être démontés et conservés dans les îlets voisins. C'est à Cayenne que l'on retrouve la cloche de Mafate, l'une des plus vieilles de l'île (1743) ramenée d'Inde par Labourdonnais.

Point de vue: Remparts de Mafate

La nature originelle du cirque s'admire sur de nombreux points de vue : peu de traces de l’activité humaine mais des remparts vertigineux se dressant au nord.

Ici subsistent encore des vestiges de forêt semi-sèche caractéristique des cirques, aux espèces devenues rares, voire en danger critique d’extinction.

Les sites de « Bras des Merles » ou de « Bras de Sainte-Suzanne » évoquent encore des reliques de cette nature riche d’autrefois.

Milieu naturel: Restauration des milieux naturels

Ici, une parcelle est dédiée à la plantation d'espèces indigènes et endémiques de l’île de La Réunion, avec notamment le renforcement d’espèces devenues rares dans le milieu naturel, tel que le Bois d’éponge (Polyscias cutispongia).
Quelques spécimens de cette espèce subsistent dans le sud de l’île, cependant la population du Nord (morphologiquement distincte de celle du Sud) est en train de disparaître : 4 individus dans le Nord, dont 2 à Mafate. Cet exemple illustre la fragilité de nos espèces encore en mutation.
Le Parc national, en partenariat avec L’ONF et le CBMN (Conservatoire Botanique National de Mascarin) mènent ces actions de conservation.

Histoire et culture: Anciens îlets

Ces plateaux étaient anciennement habités ; Des restes de case, des murets et des arbres fruitiers sont encore visibles.
À Mafate, de nombreux plateaux furent ainsi défrichés à partir du XIXème siècle par des colons en quête de nouvelles terres, à l'image de Lemarchand qui fût le premier propriétaire d’Aurère (1783).
En 1950 il y avait 2400 habitants dans Mafate. Ces îlets furent désertés après le cyclone de 1948 et suite à la reprise des terrains par l’État. Aujourd'hui il reste neuf principaux îlets et environ 850 habitants.

Architecture: Passerelle du Bras d'Oussy

Cette passerelle a été construite par les « Ponts et Chaussées » (structure nationale en charge de la voirie), lors de la construction du chemin départemental 2. Les culées (fondations) de l'ancien ouvrage sont encore visibles aujourd'hui.

Pour la construction de la nouvelle passerelle en 2012, les ingénieurs ont salué le travail des ouvriers de l'époque. Face aux difficultés liées à la mise en place des poutres et du tablier (sol, franchissement), ces ouvriers avaient réussi à franchir les 25 m du Bras d’Oussy sans les moyens modernes tel que l’hélicoptère.